Nainaine, c’est ma grand-mère. Petits, on la regardait sur les tables, lors des mariages ou aux fêtes, danser et enflammer tout ceux qui la regardaient, même les guitares. C’est l’une des magies de mon enfance, je lui dois donc la danse. Elle s’appelle Pauline, nous on l’ nommait Nainaine.
Je voulais que le spectacle porte son nom mais j’ai préféré tracer la route : «D’où je vais», une manière de faire un bout de chemin avec elle. C’est à cause d’elle que je danse, enfin…. pour elle, grâce, à cause, peu importe…..
Je suis né gitan.
Je suis né dans une famille de voyageurs, alors il fallait voyager.
Chez les gitans, bien qu’issus d’une culture de transmission orale, on ne parle pas des morts, Leur souvenir est en nous… Pour leur rendre hommage, on les fait vivre à travers nous. Alors pour ma grand-mère, je serais ce mouvement de flamenco, ce reste de geste entrevu, appris dans l’enfance, et d’autres aussi qui jaillissent parfois dans ma danse.
A dix ans, cloué dans un appartement ou une maison, plus de caravane, j’embrasse la danse des quartiers. Suis-je enfin considéré comme sédentaire, ou reconnu en tant qu’ex-gitan ? Très vite, je me rends compte que je ne rentre dans aucune des cases recommandées par l’état. Non content d’avoir toujours vécu à l’écart, je découvre la danse qui brise le break danse…
Ce n’est pas un spectacle sur ma grand-mère ou sur moi que je veux créer, c’est sur ce qui nous anime. Cette idée de transmission, ce lien inséparable de la danse et de la musique dans la famille où je suis né, ce mouvement perpétuel que tisse l’art entre les cultures et les générations.
Chorégraphie et direction artistique: John Martinage
Création lumière: David Manceaux
Création musicale: Jean-Baptiste Boley
Danseurs: John Martinage
Musicien: Jean-Baptiste Boley
Production: Just1Kiff